15/12 : L’ACTU DE LA SEMAINE

Une fillette décède des suites de la maladie de Newcastle ; un chasseur de pigeons fait polémique… Que s’est-il passé du côté des nuisibles et de l’hygiène publique ? Retour sur l’actualité de ces dernières semaines.

EN REVUE

L’Anses tire la sonnette d’alarme sur l’insecticide Sniper

Le 29 octobre, un habitant de Vénissieux dans le Rhône est décédé des suites de l’utilisation du Sniper 1000 EC, un insecticide contre les punaises de lit. Interdit au sein de l’Union Européenne et en France depuis 2013, il fait office d’un rappel produit depuis le 8 novembre. Dans une étude publiée le 5 décembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et les Centres antipoison (CAP) ont alerté une nouvelle fois sur les dangers de son utilisation. Entre janvier 2018 et juin 2023, 163 cas d’intoxication ont été recensés et cela « malgré son interdiction en France en 2013 pour des usages ménagers, les CAP ont enregistré 170 événements en lien avec le produit SNIPER 1000 EC DDVP® » a pourtant constaté l’Anses. Parmi ces cas, 3 décès ont été imputés à l’insecticide.

Punaises de lit : deux hommes arrêtés pour des arnaques

Jeudi 7 décembre, deux hommes ont été jugés en comparution immédiate pour escroquerie. La Police Nationale du Bas-Rhin avait la veille lancé un appel à victime sur le réseau social X : « 2 escrocs sont actuellement en garde à vue à Strasbourg. Ils sont soupçonnés de démarcher des personnes [très] âgées dans le but de leur proposer un traitement contre les punaises de lits. » Plus d’une quarantaine de victimes auraient été arnaquées par les deux hommes déjà connus pour escroqueries. Ils s’en prenaient à des femmes âgées de plus de 90 ans en les appelant au téléphone pour les alerter de la nécessité de procéder à des désinfestations. Une fois sur place, des paiements allant de 300 à 2 100 euros ont été effectués. Neuf plaintes ont été déposées courant novembre.

EN BREF

  • 6 sangliers ont été abattus lors d’une battue administrative organisée le 4 décembre à Decazeville (Aveyron) suite à de nombreux dégâts imputés à ces animaux indique France 3 Occitanie. Une deuxième opération est prévue pour le mois de janvier.
  • L’Agence de presse Yonhap a rapporté le 12 décembre que le nombre d’infestations de punaises de lit a chuté à Séoul en Corée du Sud par rapport à novembre selon les observations du Bureau de coordination des politiques du gouvernement. Un important dispositif de prévention et de lutte avait été mis en place par le gouvernement local.
  • Le ministre de la Santé publique du Cameroun, Manaouda Malachi a rassuré la population de Yaoundé, lors d’une réunion avec les services de son ministère, l’OMS et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. Actu Cameroun rapporte que selon lui « la situation est sous contrôle » alors que la capitale était envahie depuis plusieurs semaines par des punaises de lit.
  • Dans un communiqué publié sur son site le 11 décembre, la mairie de Millau (Aveyron) s’est montrée engagée dans la lutte contre les pigeons. La ville fait face depuis 2020 à une prolifération du volatile. Elle encourage les habitants à « contacter la mairie s’ils remarquent des endroits fortement occupés par des pigeons» et rappelle l’interdiction de les nourrir.
  • 101 interventions sur des nids de frelons asiatiques ont été réalisées au sein de l’agglomération Val d’Europe entre le 15 mars et le 30 novembre selon un bilan publié par La Marne. Le coût total de ces opérations s’élève à 11 700 euros pris en charge en totalité par l’agglomération elle-même.
  • Dans une vidéo diffusée sur le réseau social X le 6 décembre, les étudiants logeant dans la résidence universitaire Jean Zay se plaignent de la présence de cafards, de moisissures et autres insalubrités. La direction du Crous a affirmé que des mesures de traitement vont être réalisées à compter de janvier prochain.

ÇA VAUT LE DÉTOUR

Une fillette meurt des suites de la maladie de Newcastle

Le Daily Mail a rapporté le 7 décembre, qu’une fillette de 2 ans est décédée après avoir contracté la maladie de Newcastle transmise par un pigeon. Les médecins ne savent pas comment l’infection a pu se produire, mais ils pensent que l’enfant a été en contact avec des fientes ou de l’urines de pigeon. Dans la revue Emerging Infectious Diseases, ils ont affirmé, suite à des tests réalisés et comparés sur des échantillons prélevés sur des pigeons, que son décès était « très probablement causé par l’encéphalite », conséquence d’une infection APMV-1, responsable de la maladie.

La victime luttait depuis plusieurs mois contre la leucémie. Elle a été admise à l’hôpital Prince of Wales à Randwick, en Nouvelle-Galles du Sud (Australie), à la suite de symptômes similaires à ceux d’un gros rhume. Son état s’est aggravé quelques jours plus tard, et elle est décédée le mois suivant. Le traitement n’aura pas suffi à la soigner.

Fait rare, il s’agit du cinquième décès imputé à la maladie de Newcastle depuis 1926.

LA VIDÉO DE LA SEMAINE

UN CHASSEUR DE PIGEONS : une méthode critiquée par PAZ

Dans une vidéo publiée par France Bleu le 4 décembre, Claude Brondel, Maire de Villefranche-du-Périgord (Dordogne), a expliqué avoir recruté un chasseur de pigeons pour réguler le volatile responsable d’importants dégâts au sein de la commune, où entre 500 et 600 pigeons ont été recensés, un nombre significatif pour ce village de 671 habitants (2020).

Les méthodes utilisées jusqu’à présent, telles que la mise en place de cages et des opérations d’effarouchement, n’ont pas porté leurs fruits, au regret du maire. Il s’est alors tourné vers un chasseur formé dans la lutte contre les espèces envahissantes à l’aide d’un fusil à air comprimé.

Une pratique critiquée par l’association Paris Animaux Zoopolis, engagée dans un suivi des différentes méthodes de régulation des pigeons dans plusieurs communes de France. Dans un communiqué, elle a déclaré : « nous demandons à la Mairie de Villefranche-de-Rouergue d’abandonner immédiatement ces méthodes cruelles ! Il existe des alternatives éthiques et efficaces pour limiter les populations de pigeons » rapporte France 3.

Adrien Ribera, journaliste chez IZIPest