DEVENIR DERATISEUR

Qu’on parle d’hygiène publique ou rurale, les rongeurs sont parmi les animaux nuisibles les plus contraignants. Pour s’en débarrasser, il est nécessaire de faire appel à un dératiseur. Le domaine de la dératisation et la profession de dératiseur sont encadrés (produits, interventions, sécurité) et nécessite une formation professionnelle (ex. formation CertiRongeurs®) qui permettra au technicien applicateur d’acquérir des compétences afin de devenir un professionnel qualifié.

La problématique des rats

Villes, campagnes, zones résidentielles et professionnelles, les rats sont des rongeurs omniprésents dans notre quotidien et notre environnement. Selon un communiqué de l’Académie nationale de médecine du 15 juillet 2022 : « avec un ratio de 1,5 à 1,75 rats par habitant, Paris et Marseille feraient partie des 10 villes les plus infestées au monde ». Ces chiffres illustrent une prolifération de ces animaux. Auparavant craintif, il n’est maintenant plus rare de croiser un rat en pleine journée. Parfois agressif et se déplaçant en nombre, la sécurité des particuliers est en jeu face aux rats. Considérés comme des espèces nuisibles au même titre que les punaises de lit, ils représentent un danger et un souci d’hygiène. Les rongeurs peuvent être porteurs de différentes maladies potentiellement mortelles : la leptospirose, la salmonellose, la teigne…

La dératisation est à ce titre, l’activité professionnelle qui vise à réguler la présence des rongeurs. Elle est exercée par un technicien professionnel qui réalise à son compte ou comme salarié d’une entreprise, des traitements qu’il sera seul apte à effectuer. La finalité de cette pratique professionnelle n’est pas l’extermination mais plutôt la régulation pour contrer la prolifération et les risques sanitaires. Le métier de dératiseur est très encadré.

Qu'est-ce qu'un dératiseur professionnel ?

Dans le cadre de la lutte contre les nuisibles, dératiseur est un métier important comme peut l’être également celui de désinsectiseur (qui réalise une désinsectisation). Dans les deux cas, l’activité est riche en interventions : rongeurs, insectes de différentes natures… L’agent exerçant ces professions est celui qui est chargé de détecter la présence de nuisibles et de procéder à leur régulation en effectuant un traitement à l’aide de produits chimiques dans les cas les plus importants. Le métier et la dératisation nécessite de suivre une formation qui a pour effet de lui permettre d’acquérir des compétences et des connaissances en sécurité et en traitement que seul un technicien ou une technicienne possédant un certificat délivré à l’issue d’une formation pourront effectuer efficacement et dans la législation en vigueur.

Villes attirent rats

Le dératiseur réalise en premier lieu une expertise de l’environnement dans lequel il intervient pour déterminer l’espèce de rongeur contre laquelle il va devoir agir. Il en existe plusieurs et toutes ont des spécificités. Le rat brun est la race la plus courante et se déplace essentiellement à même le sol, dans des terriers et est visible dans les rues de jour comme de nuit, contrairement au rat noir, plus craintif, qui lui, préférera les bâtiments et les espaces en hauteur. 

L’évaluation de l’infestation concerne aussi le degré de celle-ci. En fonction du nombre de rats potentiellement présents, les traitements réalisés seront plus ou moins importants. À l’issue de l’intervention, l’entreprise de dératisation via son agent doit rendre un rapport et effectuer des contrôles réguliers pour s’assurer que l’infestation ne recommence pas.

À chacune de ces interventions, le professionnel pourra grâce à ses compétences identifier l’espèce et procéder au traitement adapté tout en assurant une sécurité permanente en dressant un plan d’intervention. Il est donc qualifié de technicien applicateur.

Le technicien peut très bien travailler à son compte ou alors être salarié dans une entreprise de dératisation, d’assainissement ou pour une collectivité territoriale. Dans le premier cas, il est dans l’obligation de se déclarer à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Couramment, on rapproche du métier de dératiseur, les professionnels traitant les insectes (désinsectiseur) comme les punaises de lit ou ceux réalisant une désinfection. 

Selon les chiffres de la Fédération des Centres de Gestion Agréés en 2019, le salaire moyen du dératiseur est de 3 923 euros. Le salaire varie en fonction du poste et de l’employeur. Des perspectives d’évolution de la profession sont possibles pour l’agent : responsable d’équipe, chef d’équipe, commercial…

Quelles formations suivre pour acquérir les compétences indispensables pour devenir dératiseur ?

Pour pouvoir intervenir dans le respect des normes en vigueur et afin d’être en mesure d’appliquer des produits chimiques, pour devenir dératiseur, ou proposer de la désinsectisation ou de la désinfection, le technicien doit obligatoirement être détenteur du Certibiocide (pour l’utilisation de certains produits biocides) et il est recommandé de suivre une formation spécialisée en complément. En France, de nombreuses entreprises de formations existent, c’est le cas d’IZIPest qui délivre le Certibiocide et le Certirongeurs®, un certificat qui permet d’acquérir un niveau d’expertise et de spécialisation en biologie et diagnostic. Le contenu de cette formation balaye les enjeux sanitaires, économiques, les aspects réglementaires et sociétaux, les différentes techniques d’intervention ainsi que l’effet des produits et méthodes utilisés.

Les formations techniques bien que non obligatoires, se révèlent être essentielles et permettent de réaliser un diagnostic efficace, de définir un plan d’action adapté, de choisir le bon traitement à effectuer, et d’intervenir en sécurité. Elles apportent l’ensemble des connaissances à avoir dans le domaine et dans son emploi. Le métier de dératiseur n’est pas simple, il nécessite une bonne condition physique et de ne pas craindre ces animaux. Certaines interventions imposent au technicien applicateur de disposer d’un CACES (Certificat de Conformité à la Conduite en Sécurité) pour piloter des engins élévateurs dans le cadre d’une intervention dans un espace en hauteur.

Puisqu’aucun diplôme n’est requis, hormis le Certibiocide, il est possible pour chacun de devenir technicien ou technicienne dératiseur. La reconversion ne présente aucune difficulté si ce n’est le profil attendu.

Environnement et législation du métier de dératiseur

Un arrêté du 20 novembre 1979 portant règlement sanitaire du département de Paris oblige chaque établissement à réguler la présence des rongeurs. « Les propriétaires d’immeubles ou établissements privés, les directeurs d’établissements publics doivent prendre toutes mesures pour éviter l’introduction des rongeurs et tenir constamment en bon état d’entretien les dispositifs de protection ainsi mis en place. » Dans cette même optique, la Loi ELAN du 23 novembre 2018 impose les bailleurs à attester que leurs logements mis en location sont exempts de la présence d’animaux nuisibles. 

À chacune de ses interventions, le dératiseur professionnel doit suivre les règles de sécurité, d’hygiène et de propreté qui encadrent le métier. Les établissements de restauration, supermarchés et établissements publics doivent assurer une gestion de la population des rongeurs en se débarrassant de toute infestation. Au contact du public, des règles strictes sont à suivre pour ces établissements et les professionnels qui y interviennent : empêcher le contact entre les appâts et les particuliers par exemple.

Devenir dératiseur en ville

Envie de devenir technicien ou technicienne dans l'univers du pest control (insectes, désinfection...) ?

Dératiseur n’est pas l’unique activité dans le domaine du Pest control. N’hésitez pas à découvrir également les métiers et les formations techniques liés à d’autres nuisibles tels que la désinsectisation (punaises de lits, moustiques, chenilles…), ou à la désinfection qui offrent des perspectives d’emploi intéressantes.