Le moustique est un insecte hématophage vecteur de nombreuses maladies. Aussi, sa lutte est cruciale et nécessite une connaissance précise de la biologie et du comportement de l’insecte. Il existe aujourd’hui des méthodes chimiques et non chimiques efficaces pour chacune des étapes du cycle de l’insecte.
Les Nématocères regroupent les insectes qui ont des antennes en forme de fil. Parmi eux se trouvent les moustiques caractérisés par des ailes sans écailles et des femelles aux longues pièces buccales, ces dernières nécessaires pour la prise alimentaire de sang. Ces moustiques, les culicidés, contiennent eux même deux sous familles que sont les Anophelinés (Ex : Anopheles arabiensis, vecteur du paludisme, par exemple) et les Culicinés (Ex : les Aedes vecteurs de maladies tropicales ou Culex pipiens, vecteur de la fièvre jaune ou du West Nile, par exemple).
En 2021, c’est près de 67 espèces différentes qui sont relevées en France. 53 appartiennent à la famille des Culicinae, et 14 à la famille des Anophelinae. Cependant, il faut bien noter que tous ces moustiques ne piquent pas l’homme et surtout ne transmettent pas nécessairement des maladies s’il doit y avoir piqure. Autrement dit, on ne peut pas parler de vecteurs de maladies pour l’ensemble de ces moustiques présents sur le territoire. (ARIM 2021).
Puisqu’on parle d’insecte, il faut bien rappeler que le moustique est un insecte volant et son cycle correspond bien à celui des insectes en métamorphose complète. Pour rappel, ce cycle, associé souvent aux insectes volants, est constitué de 4 grandes étapes : l’œuf, la larve (dans l’eau pour le moustique), la nymphe et l’adulte parfait appelé imago. Plus simplement, on retient que l’individu jeune, la larve, ne ressemble pas à l’adulte, le moustique sous sa forme la plus connue. Aussi l’insecte passe une première partie de sa vie sous l’eau et réalise une transformation fondamentale, qui lui permet d’acquérir des ailes, et ainsi de vivre la fin de sa vie dans les airs. (voir fig.1)(EID 2021).
https://eu.biogents.com/cycle-de-reproduction-moustique/?lang=fr
Figure 1 : Schéma du cycle en métamorphose complète, holométabole, du moustique
Le moustique reste un insecte piqueur-suceur, au même titre que la punaise
de lit, qui réalise des repas de sang. En revanche, pour le moustique,
seule la femelle adulte pique, le mâle se nourrissant de végétaux et de
matières sucrées grâce à ces attributs buccaux. Ce repas permet ainsi à
la femelle de viabiliser ces œufs afin qu’ils puissent éclore et donner
naissance aux premières larves aquatiques. (EID 2021) Ces dernières sont déposées à la surface de l’eau en radeau et sédimentent peu à peu.
L’adulte est un mauvais volant les premières heures de sa vie. Il a besoin de temps pour maitriser un vol de longue durée, nécessaire à l’accouplement de l’espèce (Clements, Clements 1992). Les mâles, qui se nourrissent de végétaux dans des zones d’ombre, se distingue de la femelle par la présence de « plumes » au niveau de la tête, alors que la femelle possède une trompe bien dure (rostre) pour les repas sanguins.
Les moustiques, sensibles aux phéromones, cherchent rapidement à se reproduire. Comme beaucoup d’insectes, la femelle garde ensuite dans sa spermathèque les spermatozoïdes du mâle. Une fois la reproduction effectuée, il est nécessaire de trouver une source de sang chaud pour que les œufs puissent éclore. Aussi, elle va parcourir jusqu’à 3km maximum pour trouver de quoi s’alimenter. (Pages et al. 2007) La femelle se repère grâce au émis, aux odeurs corporelles ou au spectre de chaleur visible qui dépend de la température du sang. Ces données varient entre les potentiels individus piqués d’ailleurs (Smallegange et al. 2005). Il n’est pas rare que dans un groupe de personnes, certaines soient piquées et déclarent une réaction alors que d’autres non, du fait de ces variables qui n’attirent pas l’insecte ou tout simplement qu’aucune réaction n’est visible.
Une fois cette démarche accomplie, il faut alors chercher un gîte de repos pour laisser le temps aux œufs d’être viabilisés au sein de l’organisme maternelle. Ce premier gîte étape de la vie du moustique sera à l’abri des incidents perturbateurs (vent, …) (Pages et al. 2007). Il faut alors 48h environ pour que les œufs se développent et deviennent viable au sein de l’organisme maternel.
Enfin, un gîte larvaire, préférentiellement une eau douce peu agitée et non polluée, accueillera les œufs de la mère. Ces œufs seront, selon l’espèce, déposés en radeaux à la surface de l’eau ou isolés (EID 2021).
Les œufs arrivent plus ou moins rapidement en fonction de la température. Comme tous les insectes, les moustiques préfèrent un optimal de température qui influe sur la vitesse du cycle de vie. Les œufs varient aussi selon l’espèce. A ce titre, on peut parler des œufs d’Aedes. En effet, pour ces moustiques, les œufs sont déposés sur un substrat humide et ils nécessitent d’être submergés pour éclore. C’est d’ailleurs de cette manière que les moustiques tropicaux ont pu venir jusqu’en France. Par exemple, pour l’Aedes Albopictus, les œufs ont été pondu dans le creux de pneus conçus en Europe et expédiés à l’étranger, puis renvoyés après utilisation pour recyclage. Lors du retour, ces œufs sont sortis de leur diapause dès la première pluie. Ces œufs, dit diapausant, sont dès lors beaucoup plus problématique puisqu’ils restent à l’état le plus résistant aux méthodes de luttes en attendant d’être submergé par l’eau (EIDatlantique 2021).
Les larves grandissent en passant par 4 stades successifs Pour ceci, elles migrent de mue en mue, et changent ainsi d’enveloppe externe. Leur vie dans le milieu aquatique est très mobile mais reste proche de la surface puisqu’elles ont la nécessité de respirer régulièrement (EID 2021). Les larves sont apodes et sont très utiles car elles se nourrissent des impuretés présentes dans l’eau et permettent de garder le milieu ouvert. Entre autres, elles se nourrissent de matière organique et micro-organismes présent dans la zone aquatique. D’ailleurs, la vitesse de croissance, ainsi que la prise de nourriture dépend de la température chez la larve (Clements, Clements 1992).
Figure 2 : « Comment
éviter le développement des moustique ? »
La nymphe est l’étape pendant laquelle l’insecte réalise une transformation fondamentale : la métamorphose. La larve doit avoir mangé des quantités de nourriture suffisantes et doit avoir atteint le dernier stade larvaire (plus grand et plus visible dans les eaux stagnantes). Ainsi, elle se rapproche de la surface et se nymphose pour laisser place à un corps sclérosé. Cet immobilisme va durer entre 24 et 48h, avant de laisser place à l’adulte (Clements, Clements 1992 ; Hawley 1988).
ARIM, 2021. Collection Arim :Arthropodes d’intérêt médical. In : GeCol : Gestionnaire de collections biologiques [en ligne]. 28 mai 2021. [Consulté le 28 mai 2021]. Disponible à l’adresse : https://arim.ird.fr/arim/#recherches/index/dico_taxons/.
BROADBENT, J. L., 1955. Observations on Histamine-Induced Pruritus and Pain. In : British Journal of Pharmacology and Chemotherapy. 1955. Vol. 10, n° 2, pp. 183‑185. DOI 10.1111/j.1476-5381.1955.tb00080.x.
CLEMENTS, A. N. et CLEMENTS, A. N., 1992. The biology of mosquitoes. 1st ed. London ; New York : Chapman & Hall. ISBN 978-0-412-40180-0. QL536 .C556 1992
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